La grande frimeuse qui, en quelques mois de campgne, est arrivée à bédecqueter l'EG, liquider le PS, et qui court se frotter aux basques de "looser sagace", n'a pas fini de faire rire ...
Imaginez si elle avait les rennes pendant 5 ans !
QUOTIDIEN : vendredi 27 avril 2007
De Dominique Strauss-Kahn à Laurent Fabius, de Lionel Jospin à François Hollande, à des degrés divers, les poids lourds du PS subissent la campagne de Ségolène Royal comme un calvaire. Beaucoup réfrènent difficilement leur mauvaise humeur persistante. Froissé, DSK continue par exemple de se plaindre des vexations que lui inflige la candidate. Les mêmes ne souffraient pas de telles humeurs vis-à-vis de leur candidat en 2002 : à l'époque, aucun ne quémandait la permission de Jospin pour aller dire dans les médias tout le bien que leur inspirait leur champion. Cette fois, certains semblent jouer la défaite, parce qu'ils ont le même âge que Royal, et déjà en tête l'échéance élyséenne de 2012.
Et voilà qu'elle amorce un virage stratégique qu'ils se forcent à endurer en silence, ou presque... Royal se soucie fort peu du devenir d'un parti... qui le lui rend bien. C'est à la fois la force et la faiblesse de la candidate. Aucun autre dirigeant PS n'aurait osé se lancer dans l'aventure que représentent les travaux d'approche entamés avec François Bayrou. Même les tenants d'une social-démocratie «moderne», partisans, à terme, d'une stratégie d'alliance au centre, ne se seraient pas risqués si loin entre les deux tours d'une présidentielle. Trop dangereux, trop de coups de trompe à prendre de la part des autres éléphants, trop de risques de déclencher la colère de la base. Royal n'est pas aussi corsetée. Peu lui chaut sans doute de faire imploser le PS au profit de Bayrou en cas d'échec. Mais c'est cette liberté qui lui autorise cette «audace stratégique» que loue Jean-Pierre Chevènement, pourtant cofondateur du PS d'Epinay, attaché depuis trente-cinq ans à l'union de la gauche.
Royal renoue ainsi avec ce qui a fait son succès : à l'automne, c'est l'opinion qui l'a imposée au parti et à un appareil qui a tenté beaucoup pour lui faire barrage. C'est parce que les sympathisants la plébiscitaient dans les sondages qu'elle est devenue le choix naturel des militants.Avec un Bayrou à 19 %, l'opinion pourrait être tentée par une entente entre le PS et l'UDF pour battre Sarkozy. Un sondage Sofres publié aujourd'hui par le Figaro Magazine fait même de Bayrou son Premier ministre préféré en cas d'élection de Royal : il n'en fallait pas plus pour qu'elle se tourne vers le centre afin d'entamer un dialogue inédit. Sans illusion sur le fait de récupérer le tiers d'électeurs UDF ancrés à droite, elle espère ainsi convaincre ceux tentés par l'abstention le 6 mai que son esprit d' «ouverture» est sans rapport avec les pressions exercées par Sarkozy sur les parlementaires UDF.
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