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 Sicko

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2 participants
AuteurMessage
stephane
Calife
stephane


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Sicko Empty
MessageSujet: Sicko   Sicko EmptyDim 23 Sep 2007 - 19:55

Citation :
Combien coûte un doigt ?

HORS COMPETITION. Sicko, de Michael Moore, démonte les ravages du système de soins livré au privé. A méditer.

Envoyé spécial.
Sur un sujet comme l’assurance maladie, Michael Moore nous prévient d’emblée. Certes, cinquante millions d’Américains n’en bénéficient d’aucune. Il y aurait donc de quoi en tourner, des séquences choc. Mais il s’intéresse ici à autre chose : le sort des deux cent cinquante autres millions, qu’il aborde en trois niveaux, témoignages, mécanismes et comparaisons internationales.

Un homme aux deux doigts coupés par une scie aura le choix entre les récupérer pour soixante-douze mille dollars ou n’en garder q’un au tarif de douze mille. Un autre, pourtant couvert par le contrat de l’hôpital où travaille sa femme, se voit refuser par le même établissement le traitement de son cancer. Il en mourra. Il était noir, lui aussi… Un vieillard de soixante-dix-neuf ans « travaille plus » pour conserver ce « droit » à l’assurance privée. Un couple doit trouver refuge dans un coin de la maison de leur fille : le cancer de l’une, l’état du cœur de l’autre et le coût des soins pour les deux ont eu raison de leur toit. Une franchise a été instaurée. Elle atteint 9000 dollars. Cela semble admis.

Moore a reçu plus de soixante mille réponses à ses demandes de témoignage sur le sujet. Parmi eux, trois autres sont retenus qui suffisent à démonter l’impitoyable machine à exclure. Une conseillère par téléphone explique comment elle devait rejeter les dossiers. Un médecin-conseil d’un groupe privé témoigne au congrès de sa responsabilité dans la mort d’un patient. Elle a été promue pour cela et vu son salaire annuel passer à six chiffres : elle avait fait économiser cinq cent mille dollars à ses employeurs pour un seul cas…et un ancien « expert » en recouvrement ajoute les méthodes de harcèlement employées pour récupérer auprès des malades le maximum d’argent « perdu ». Le cours de la Bourse grimpe. Les profits aussi…

Fonctionnement naturel du marché financier appliqué à la santé. Nul doute. Il y a pourtant bien un moment, un lieu où tout cela a commencé. Michael Moore l’a retrouvé dans les cassettes du Watergate. On y entendra une conversation entre Nixon et un de ses conseillers décidant de dépecer un pan du service public pour l’offrir à un groupe privé proche d’eux. Et l’on voit le même, dès le lendemain, tenir un discours sur une « reforme » nécessaire au bien de tous les Américains. Le temps qui passe n’a rien arrangé, seul a varié à la hausse le nombre de groupes privés florissants et celui des hommes et femmes politiques de tout bord bénéficiaires de leurs subsides.
Il y a comme une rage sourde à montrer tout cela, tout en retenue pendant une partie de Sicko, chez le pamphlétaire palmé en 2004 pour Fahrenheit 9/11 On ne le verra quasiment pas à l’écran, pas plus qu’il n’y aura de ses traques réputées, caméra au poing.

Michael Moore s’adresse en priorité à ses concitoyens américains, avec la même dose de mauvaise foi, de manichéisme, voire d’idéalisme qui baignent leurs culture et valeurs communes et tous ses films. On le retrouve, avec un gros brin d’autodérision tant il grossit l trait, chercher de l’air à l’étranger, Canada, Grande-Bretagne, France…, sa vision de nos systèmes publics de Sécurité sociale est pour le moins repeinte en rose. Peu lui importe, Moore y trouve quelque chose qui manque et s’appelle esprit de solidarité, lorsque l’on parle de santé et d’êtres humains. Aux Etats-Unis, cela relève du mal absolu, assimilé à du soviétisme. Alors le cinéaste enfonce le clou, emmenant des sauveteurs du World Trade Center abandonnés de la puissance publique se faire soigner à Guantanamo, puisqu’elle prétend qu’il y règne le dernier cri en matière d’équipements hospitaliers modernes, avant de les conduire dans un hôpital cubain se faire soigner, vraiment et gratuitement. Là, Michael Moore tape là où ça fait mal et encourt des poursuites pour cela. Et si un trouble advient à la vision cannoise de son film, peut-être est-ce dû à l’annonce concomitante du nouveau gouvernement. Sicko résonne là comme un sourd avertissement. Pas tant d’une fatalité à l’importation d’un « modèle » américain, que de la gangrène financière qui n’épargne aucun secteur. Et peut aller très loin dans le corps social.

Michel Guilloux

Je conseille à tous d'aller voir ce film de Moore à la fois drôle et très émouvant. La convesation téléphonique de Nixon avec son conseiller, expliquant en quoi on pouvait gagner beaucoup d'argent avec les assurances santé en limitant les soins vaut son pesant d'or. Les méthodes de Moore sont parfois criticables, mais le sont bien moins que celles des ennemis qu'il combat.
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MP
membre éminent de l'opposition



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MessageSujet: Re: Sicko   Sicko EmptyDim 23 Sep 2007 - 22:40

Au-delà du film, il y a surtout le problème des soins de santé aux USA.

Pour les vrais pauvres, il existe le Medicare, qui ne fonctionne pas mal.

Pour les riches, il y a des assurances très performantes.

Mais c'est la petite classe moyenne qui trinque, avec ses assurances au rabais, ou une insouciance qu'elle paie tôt ou tard.

Il y a toutefois un large consensus public à ne pas vouloir entrer dans des majorations de taxes.

Un autre aspect du coût de la médecine, aux USA, est qu'elle fait vivre des dizaines de milliers de petits avocats sans cause, qui racollent les ges à leur sortie de l'hôpital :

- vous avez bien été soigné ?
- oh, oui, merveilleusement.
- vous êtes certain que vous n'aurez pas de séquelles dans 20 ans?
- heu ...

Le deal est vite conclu : l'avocat attque (il trouvera bien sur quoi) et, en cas de réussite, c'est part à deux avec le client. Donc, tout le monde dit oui.

Résultat : les médecins doivent s'assurer pour leurs "fautes profesionnelles" à hauteur - pour des chirurgiens-, de 150.000 à 300.000 €/an !

Et, pour éviter le bonus malus, refusent certaines opérations à risque.

Tout cela bien entendu a finalement un coût pour le patient.
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