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 l'élitisme est il un fascisme?

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lomig
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fourmi
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l'élitisme est il un fascisme? - Page 3 Empty
MessageSujet: Re: l'élitisme est il un fascisme?   l'élitisme est il un fascisme? - Page 3 EmptyMer 13 Sep 2006 - 21:05

Ma réponse, partie ce jour, à Monsieur SARKOZY :


Citation :
Michel FOURNIER
AG. DEKA – 70012
HERAKLION – KRHTH
GREECE
( : (00.30).28.92.03.10.89.
e-mail: atlante@libertysurf.fr

Ag. Deka le 13 septembre 2006



Monsieur SARKOZY,
Monsieur le Président,



Je reçois ce jour votre lettre du 8 septembre 2006 référencée UMP/NS/ASM/SA/2006/10269 et vous remercie d’avoir pris le temps de me répondre aussi rapidement et complètement.

Vous me permettrez de vous répondre de manière aussi prompte et complète que possible, en reprenant point par point votre courrier, y apportant mes remarques personnelles, toutes justifiées par plus de 30 années de pratique professionnelle dans le secteur de l’Enfance Inadaptée (sic !), de l’Education Spécialisée (sic !), dans une ville pourtant réputée bourgeoise, en l’occurrence REIMS .

C’est là que j’ai découvert un mal français qui ronge, depuis des décennies, notre société, que j’ai pu mesurer le poids de traditions , de pratiques , d’idéologies qui conduisent notre jeunesse à la « désespérance », ou, pour le moins, à un « j’m’en foutisme » que nous serions mal avisés, nous , adultes, de leur reprocher puisqu’ils sont les victimes des inconséquences de leurs aînés … que nous sommes !


A la fin du mois de novembre, j’ai déclaré qu’il fallait « déposer le bilan » des ZEP. L’expression était incisive mais au moins elle était claire. On m’accusa de vouloir supprimer les moyens supplémentaires dont bénéficient les ZEP , bien que je n’aie rien dit de pareil.


Ma réponse sera tout aussi « incisive » et donc « claire »….
J’ai pour habitude de dire les choses comme elles sont, non comme on voudrait qu’elles soient.
Je n’ai rien à gagner ni à perdre… la France m’a déjà pris beaucoup, de manière parfaitement injuste… et je me contente de ce qui me reste.
Je vis dans un pays où la devise est : « Je ne crains rien, je n’espère rien, je suis LIBRE. »… c’est devenu la mienne !


J’estime que l’une des principales causes de l’échec des ZEP, c’est qu’on y a abaissé le niveau des exigences alors qu’il fallait l’augmenter.
Un enfant de cadres ou d’enseignant a tout ce qu’il faut dans son environnement familial pour se forger un bagage intellectuel et culturel. En revanche, c’est à l’école qu’un enfant issu de milieu social défavorisé peut avoir la chance de croiser la route de nos grands écrivains, de nos grands philosophes, de prendre conscience de l’importance de l’histoire, de découvrir qu’au bout de l’effort nécessaire pour entrer dans les sciences exigeantes, il y a aussi le plaisir. C’est par l’exigence qu’on tire le meilleur de l’enfance, pas par la facilité.



Certes….

Mais cela tient d’abord au fait que des psychologues, reflets de la société, ont affirmé, tests à l’appui, scientificité à l’appui, statistiques à l’appui ( Ah ! les « savants » et leurs affirmations étayées !), que certains enfants avaient des capacités MOINDRES que d’autres, ce qui faisait qu’il n’apparaissait pas nécessaire d’avoir de l’ambition pour ces enfants en difficulté.

Et la société en a remis une couche : par exemple, le 1er Mars 1995, dans mon journal local, « L’UNION » de REIMS, on pouvait lire ceci : « Me D. D.....E… devait souligner : « Je suis un peu inquiet que l’on parle de philosophie dans une classe où les élèves ne savent ni lire ni écrire »…Il parlait de ma classe, une classe spécialisée, dans un quartier ghetto de REIMS heureusement en cours de transformation radicale !

Comment, Monsieur le Bâtonnier (car Maître D.....E devint Bâtonnier !), des enfants qui ne savent pas lire ni écrire (ceci est une affirmation péremptoire de sa part, d’ailleurs !), n’auraient pas DROIT à la philosophie ???? Mais ignorez-vous donc que Socrate, philosophe parmi les philosophes, a divulgué la philosophie par ORAL ????

Et la société en a remis une autre « couche » en fabriquant des quartiers concentrationnaires où on a rassemblé des familles fragiles, particulières (monoparentales, par exemples, ou d’immigrés), où les lois de la République se sont « évanouies » au profit de lois « occultes » venant de milieux qui n’avaient que le souci de « se faire un maximum de fric avec le minimum d’efforts », où la loi des plus forts a fini par l’emporter sur la « morale » simplement humaniste qui veut que les plus faibles soient les plus « aidés », jusqu’à un certain point s’entend…. « donner le plus à ceux qui ont le moins » disent les socialistes !

En 1978-79, j’ai mené, lors de mon stage de formation de « Directeur d’Etablissement Spécialisé » à Beaumont-sur-Oise, une étude très détaillée et complète sur la « Concentration géographique des élèves de SES (Section d’Education Spécialisée) en milieu urbain », à REIMS, sous le contrôle de Lucien Patte-Malson, sociologue parisien.

Horriblement édifiant !!!! … et cette étude s’est vue confirmée, la même année, par une étude menée par ATD QUART MONDE de REIMS qui a mis en évidence que les secteurs où se concentraient les 2000 familles les plus pauvres de REIMS correspondaient exactement aux secteurs où se concentraient les enfants accueillis dans les établissements et classes spécialisées de la ville ! Rien ne s’est passé ensuite alors que tout ceci fut rendu public.


Le HASARD, Monsieur SARKOZY !!!?????????


Absolument pas ! J’ai pu mettre en évidence la façon dont s’étaient constitués, à REIMS, ces secteurs, de manière insidieuse, mais très efficace, ces secteurs mis au ban de la société, à une lieue du centre-ville…. des « banlieues »…

C’est de la même façon, d’ailleurs, que se sont constituées des villes comme par exemple NEUILLY, qui ne sont pas aussi équipées que d’autres en « logements sociaux » (au PS, en 2002, un certain JOSPIN me parlait de son intention, après son élection, de créer des logements « TRES SOCIAUX » … sic !).

Mais ce n’est pas ce système qui est à considérer, Monsieur SARKOZY, car il ne fait que « révéler » les horreurs ségrégatives contenues dans les têtes de certains français « bien-pensants », parfois même imbus de religion….

Oui, il y a des français « bien-pensants » et même très « bien pensants » qui ne peuvent imaginer devoir « côtoyer », « approcher », « avoir sous le nez » des citoyens qu’ils nomment de « seconde zone »….

Ce sont ces mêmes français qui, par exemple à REIMS, ont fait pression sur la Mairie pour qu’elle n’installe pas de bancs publics sur la place centrale, la Place d’Erlon, afin que les SDF n’aient pas un lieu où s’asseoir… et la Mairie, gérée par les mêmes français « bien-pensants », a abondé dans ce sens .. et même plus….


Je ne veux créer ici aucune polémique… je me contente de relever des faits SIGNIFICATIFS et symboliquement forts !


Mais ces faits révèlent tous le même état d’esprit, celui qui consiste , pour certains, à se penser « au-dessus » des autres… au risque de voir ceux qui sont ainsi méprisés se rebeller devant cette injustice….

Nous avons eu récemment un Premier Ministre qui parlait de « France-du-Bas » et de « France-du-Haut » ; nous avons des « people » qui étalent outrageusement leurs fortunes et leurs excentricités devant des français qui ignorent s’ils vont manger demain ; nous avons des Ministres qui sont en campagne électorale permanente et qui étalent les revenus dont leur électorat leur permet de jouir.

Dans ce contexte, Monsieur SARKOZY, pourquoi voulez-vous qu’il y ait des « exigences » :

- en 1984, alors que j’avais « remis à niveau » 30 % de mes élèves, que je voulais leur permettre de réintégrer le cycle « ordinaire », des élèves déclarés pourtant « déficients intellectuels », l’Education Nationale m’a retiré mon emploi de Directeur pour « ZELE INTEMPESTIF ».

- en 1995, on me reprochait mes « ambitions » éducatives auprès de mes élèves : la philosophie n’était bien évidemment pas pour eux...

- en 1999, on me radiait des cadres alors que je ne faisais que prôner , pour l’Education Nationale et la société, des transformations telles celles mises en oeuvre par Gilles de Robien à cette rentrée, mises en oeuvre depuis quelque temps par Jean-Louis Borloo, mises en oeuvre, pour certaines, par vous-même.


La politique des ZEP a échoué. Créée en 1982, elle devait durer quatre ans. Vingt-trois ans plus tard, il existe plus de sept cents ZEP. Le niveau des élèves est très inférieur à celui des autres établissements, ce sont devenus des ghettos scolaires. Les familles informées, ou qui en ont les moyens, les évitent, ce qui aboutit à concentrer ensemble les élèves alors qu’il faudrait au contraire les disperser. Les enseignants des ZEP sont les plus jeunes et les moins expérimentés et le taux de rotation y est beaucoup plus élevé qu’ailleurs. Très peu d’enseignants de ZEP scolarisent leurs enfants en ZEP.


Ce que vous citez là, à propos de ces familles « informées ou qui en ont les moyens » illustre à merveille ce que je viens de dire !

Quant au problème des enseignants de ZEP « jeunes et les moins expérimentés », voici posé le même problème : ceux des enseignants « vieux et les plus expérimentés » se pensent supérieurs à leurs jeunes collègues qu’ils envoient au « casse-pipe » tandis qu’eux se la « coulent douce » en attendant leur retraite, dans des postes « planqués » où ils n’ont même plus, parfois, de contacts avec l’enseignement, avec les enfants ( et que dire des inspecteurs !).

Pour ma part, me sachant « qualifié », j’ai toujours eu pour principe de prendre la classe ou le poste dont personne ne voulait... et « j’en voulais », dans tous les sens du terme !

Pour ma part, rétribué ou pas, c’est même le mercredi ou certains week-ends que j’encadrais mes élèves dans diverses activités... on me l’a assez reproché, dans la hiérarchie....

Pour ma part, c’est aussi auprès des parents, lors de rencontres formelles ou informelles, que je poursuivais mon oeuvre éducative...


Dire cela n’enlève rien au mérite de tous ceux qui enseignent en ZEP. Ce n’est pas leur dévouement ou leur compétence qui sont remis en cause. Cela n’enlève rien non plus au succès de certains établissements, comme ce lycée de Saint-Ouen- l’Aumône dans le Val d’Oise qui mène une politique remarquable de réussite pour tous ses élèves, en collaboration notamment avec Sciences-Po ou l’ESSEC.


Si je tiens des propos incisifs, Monsieur SARKOZY, c’est juste pour « monter en épingle » CERTAINS comportements. Mais j’ai aussi pu rencontrer, dans divers endroits, des enseignants, des politiques, des « hommes » pour simplifier , qui , heureusement, se démarquaient de ces attitudes négatives pour se mobiliser au mieux des intérêts réels des enfants....

Mais ils étaient, hélas, souvent décriés.. ; et ils se taisaient, se faisaient discrets.



Les moyens supplémentaires accordés aux ZEP ont été insuffisants (1,2 % du budget de l’Education Nationale concernant 20 % des élèves) et saupoudrés sur trop d’établissements.


Les chiffres parlent d’eux-mêmes ... et ils s’inscrivent dans la même logique : pourquoi dépenser beaucoup pour des « citoyens de seconde zone »....

Mais, un jour, il faudra payer... et la facture ne sera pas que financière !


Mon ambition n’est pas de supprimer l’éducation prioritaire qui est indispensable. Mais elle ne se borne pas non plus, à lui consacrer plus de moyens qui aboutiront aux mêmes échecs si nous ne changeons pas nos méthodes. Je veux qu’on élargisse la palette de nos outils et qu’on raisonne par enfant, comme aux Pays-Bas ou en Suède.


Oui, mettre l’enfant, tout enfant, au coeur , au centre du système éducatif...

Mais, dans le même temps, mettre l’humain, tout humain, au coeur, au centre, du système politique et social...

Mais , dans le même temps, mettre la vie, toute vie, au coeur, au centre de l’humanité , par respect pour chacun et tous


Ce ne sont pas les idées qui manquent : prise en charge précoce et renforcée entre dix-huit mois et quatre ans, parce que c’est à cet âge que s’acquiert une bonne partie des capacités cognitives ; soutien scolaire ; tutorat ; internats d’excellences pour être plus au calme le soir.

Certaines de des idées sont critiquables et même condamnables : « prise en charge précoce et renforcée » effraie, à juste titre... et on peut le comprendre quand on sait l’usage très particulier qui est fait, en France, des ETIQUETTES apposées sur des individus, a fortiori lorsqu’il s’agit d’enfants ! Lorsque j’étais lycéen, mon professeur de philosophie, Monsieur Michel TORT, avait déjà mis l’accent sur les tests et leur MAUVAIS USAGE !


En réalité, je propose qu’on prenne ce qui marche et qu’on le rende accessible à tous.


Mais encore faudrait-il se mettre d’accord sur « ce qui marche », Monsieur SARKOZY.... car tout ceci est bien relatif, subjectif, sujet à interprétations les plus diverses et même opposées !


Espérant avoir été « clair », même si « incisif », je vous adresse, Monsieur le Président, l’expression de mes salutations humanistes et fraternelles.


Michel FOURNIER

Cordialement

Michel FOURNIER
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