petite réflexion sur la société de consommation.

Je pars du postulat qu'on ne peut pas souffrir de l'absence de quelque chose qu'on n'a jamais connu. Dans une société de consommation comme la nôtre qui, pour maintenir la croissance économique, crée sans cesse de nouveaux besoins, et donc corrélativement de nouveaux manques, ne risque-t-on pas de devenir une civilisation de dépressifs?

stephane a écrit:

ne risque-t-on pas de devenir une civilisation de dépressifs?

Plutôt d'enfants gâtés qui n'ont plus l'habitude qu'on leur disent non. Le jour où il faudra changer notre fusil d'épaule - car quoiqu'on en dise il sera de mise de mettre la croissance en veilleuse - ce sont ceux-là même qui auront le plus de mal à s'adapter... donc de futurs frustrés en perspective

Bonjour à tous et longue vie à ce forum.

Dans la plupart des zones rurales d'afrique, la consommation hors alimentation est quasi nulle, ce qui n'empeche pas ces habitants d'etre heureux.
Pas de besoins, donc pas de manques, CQFD.

En revanche dans une société comme la notre, meme pas besoin d'aller chez le voisin pour avoir l'impréssion de manquer, il suffit de regarder la télévision.

Anecdote crétoise vécue.... dans mon viollage, ZAgii Deka, co

Deux jeunes gens sont fiancés. Il se nomme Leftheros (= "libre") , elle se nomme "Irini (="Paix").

Il est d'usage que la jeune épousée apporte un cadeau dans la corbeille, une dot...

Irini dit à son père qu'elle aimerait des meubles. Celui-ci lui répond qu'elle lui précise quel type de meubles elle souhaite afin qu'il sache quel champ vendre pour financer l'achat des meubles.

Irini lui demande alors de lui donner le plus grand champ qu'il peut lui donner...

Quelques années plus tard, Leftheros et Irini étaient fiers de montrer à tous leurs meubles achetées avec le produite de la vente des récoltes provenant du champ...

Ils vivent encore, 50 ans après, des fruits des récoltes tirées du champ qu'exploitent leurs enfants qui prennent soin d'eux...

Cordialement

fourmi

N'est-ce pas la sensation de gachi qui rend malheurex? rapel sur la définition de gacher: manquer, faute de savoir en profiter.
Dans une société comme la notre qui donne l'impression que tout est accessible, que vous pouvez du jour au lendemain devenir une star, et qui donne alors, un instant l'impression que vous en êtes réellement une (principe de plaisir réalisé); le principe de réalité, contre laquelle la société de consommation, vendeuse de rêves, se bat, ne devient il pas trop violent?

Citation :

Dans une société comme la notre qui donne l'impression que tout est accessible

C'est ce que fait la société...

Je suis EN THEORIE libre de ne pas répondre à ce que suggère cette société...

Si chaque citoyen , en conscience, choisit de vivre avec ce qui lui est nécessaire et trouve son bonheur dans la satisfaction de ses bésoins élémentaires, alors la société n'a plus qu'à aller se rhabiller avec ses suggestions...

J'ai arrêté de fumer en 1988 et me porte bien...

J'ai arrêté la voiture en 2003 et je me porte très bien...

Je quitte la France en 2006 et je me porte très bien...

Cordialement

fourmi

fourmi a écrit:

J'ai arrêté de fumer en 1988 et me porte bien...

J'ai arrêté la voiture en 2003 et je me porte très bien...

Je quitte la France en 2006 et je me porte très bien...

Vous vous en portez bien par ce que vous avez choisis, mais si on vous forcez à reprendre la voiture, vous en seriez malheureux, on se porte mal lorsqu'on perd ce que l'on a eu, ce que l'on a eu l'impression d'avoir, bien sûr, cette perte ne doit pas être volontaire pour que l'idée continue à tenir la route...
On souffre de la mort d'un amis ou de quelque chose si on a eu une interaction suffisamment fortes avec cette chose pour avoir eu la pretention de croire qu'elle nous appartenait, ou plutôt qu'elle était une partie de nous même.

Je suis BIEN parce que je SUIS celui qui SUIS .

Je SAIS ce que je SAIS , mais je ne suivrai jamais personne d'autre que mon ombre.

Michel FOURNIER

La société de consommation produit des gens qui "ont" au lieu "d'être" et qui consomment leur vie au lieu d'en prendre soin.

à mon humble avis, la société de consommation repose sur un système économique que l'on suppose pur alors qu'il ne l'est pas, repose sur le postulat que les gens ne vivent pas ailleurs. Or, l'acte de consommer est un acte parmi tant d'autres. La consommation ne s'applique pas à tout. Tout le monde n'est pas matérialiste (sens commun, pas sens philosophique), et pourtant...

Notre société produit des gens frustrés, ça c'est sûr, mais ce n'est pas du à la société de consommation, c'est du aux inégalités flagrantes mêlées a discours du "quand on veut, on peut" et "liberté, égalité, fraternité chérie", auxquels les gens croient, et c'est frustrant d'entendre parler de ça de faire des milliards d'effort et de contempler ce que certains continuent de faire pour en arriver au même point...