Le statut de la femme a changé.
Nicolas Sarkozy est un homme politique possédant une très grande grande réputation en matière de rhétorique et de débat. Il est avocat de formation et s’est forgé une image de personnalité imbattable dans les joutes verbales, censées être son point fort.
Ségolène Royal, a contrario, avait sa stature de personnalité de premier ordre très fortement contestée. Cette « incompétente » de la vie politique n’avait pas de programme, pas de discours, pas d’initiative verbale personnelle et surtout était sûre de se faire laminer au premier débat sérieux venu.
Lors de la confrontation directe d’entre deux tours de Nicolas Sarkozy face à Ségolène Royal, le conformisme attendu subit une forte déconvenue. Nicolas Sarkozy en fut le premier bousculé. Le choc des compétences, dégagé du biais de toute idée reçue, aboutit à un retour à la réalité concernant les deux rivaux.
Deux moments très importants furent cruciaux.
Les duellistes se sont opposés très vivement sur le nucléaire. Sur de nombreux autres points aussi. Mais, l’énergie est une problématique concernant fortement la France et est d’échelle mondiale.
Dans leurs oppositions sur ce thème, Nicolas Sarkozy s’est toujours trompé tandis que Ségolène Royal n’a commis qu’une seule erreur et ce fut sur un point technique où Nicolas Sarkozy avait tort également, à savoir le pourcentage exact du nucléaire comme source d’énergie électrique.
En revanche, Nicolas Sarkozy, très favorable au projet EPR, a montré qu’il ne maîtrisait que bien mal ce dossier pourtant crucial. Ségolène Royal a globalement dominé cet échange.
L’insertion dans la vie scolaire et sociale des personnes handicapées fut l’élément le plus marquant du débat.
Nicolas Sarkozy voulu mettre en avant le droit opposable concernant ses intentions.
Ségolène Royal est intervenue pour préciser avec colère qu’elle avait mis en œuvre d’importantes mesures concrètes favorables aux personnes handicapées et que le gouvernement auquel participait Nicolas Sarkozy en avait dès 2002 supprimé les financements sans rien mettre en place en substitution.
Il fallu attendre 2005, soit trois ans d’inaction, pour que sous la pression de nombreuses associations ce dossier fusse de nouveau significativement pris en charge.
Nicolas Sarkozy s’efforça surtout dans sa réaction de conserver une image calme. C’est là-dessus, dans cet échange, qu’il souhaita marquer sa différence avec Ségolène Royal.
Globalement, Ségolène Royal réalisa ses objectifs dans ce débat sachant épanouir chaque aspect de son expression. Nicolas Sarkozy ne s’adapta que très mal et ne prit que très peu l’initiative. Montrer qu’il savait pendant la durée d’une confrontation ne pas s’énerver était le contrôle qu’il parvint à assurer. Beaucoup attendaient davantage qu’une attitude consistant à limiter les risques.
Ségolène Royal, dans l’action, fut plus ambitieuse et en tira fort avantage. Elle gagna ce débat.
Le statut de la femme a changé. Une femme peut, dimanche 6 mai, être élue présidente de la république française.