PARIS (Reuters) - Le maire d'Argenteuil annonce qu'il renonce pour l'instant à utiliser un produit répulsif contre les SDF "en attendant qu'on (lui) propose d'autres solutions".
Dans un entretien au quotidien gratuit à 20 Minutes, Georges Mothron explique qu'il a consulté la ministre du Logement et de la Ville, Christine Boutin, avant de faire machine arrière face à "la polémique créée par l'opposition".
L'édile confirme avoir acheté le produit malodorant avec de l'argent public mais dément avoir demandé à des agents municipaux de le disperser pour déloger des SDF devant un centre commercial de la ville "contrairement à ce qu'ils disent".
Le répulsif aurait été utilisé par les vigiles du complexe.
Georges Mothron, qui prend tous les étés des arrêtés anti-mendicité, se défend de toute "chasse aux pauvres", estimant au contraire être la cible d'une "chasse au maire".
"Nous ne faisons pas ça de gaieté de coeur mais il faut sécuriser le site et ce produit devait servir à cela (...) Je me bats pour changer (l')image" d'Argenteuil, insiste-t-il. "Que ceux qui me donnent des leçons m'aident plutôt à trouver des solutions".
Le maire explique avoir agi dans un premier temps "par la douceur" contre "quatre ou cinq personne super retirées de la vie sociale" avant d'utiliser la force, en les arrosant d'eau toutes les heures. "Mais ils reviennent et les riverains se plaignent de la vision, de la pollution sonore et de la vue pour les gosses", souligne-t-il.
Le Parti socialiste, par la voix de Faouzi Lamdaoui, ancien candidat aux législatives dans la circonscription d'Argenteuil, a demandé dimanche à Nicolas Sarkozy et François Fillon de condamner l'achat de produits répulsifs.
La démarche du maire d'Argenteuil a également été condamnée par la LCR, qui dénonçait une "politique malodorante" et par le Modem.
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