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| les idées de segolene royal | |
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stephane Calife
Nombre de messages : 963 Localisation : paris Date d'inscription : 20/12/2005
| Sujet: les idées de segolene royal Dim 9 Avr 2006 - 13:23 | |
| Je recopie ici le livre de Ségolène Royal disponible sur son blog http://www.desirsdavenir.org/ vous pouvez réagir au fur et à mesure.
Plan:
Chapitre 1 Le désordre démocratique : premier diagnostic
I.- Elus : ce que les Français en disent
II.- Défections électorales : non inscription, abstention
III.- Dissidences électorales :
1. Le FN
1. Le 21 avril 2002
1. Mai 2005
1. Comprendre
1. Les jeunes et la démocratie représentative
IV.- De quelques dysfonctionnements démocratiques
V.- Autres raisons culturelles et politiques d’une transformation durable des comportements électoraux
VI. – S’appuyer sur l’expertise citoyenne pour décider et agir juste
Dernière édition par le Dim 9 Avr 2006 - 13:29, édité 1 fois | |
| | | stephane Calife
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| Sujet: Re: les idées de segolene royal Dim 9 Avr 2006 - 13:24 | |
| I.- Elus : ce que les Français en disent
(sondages 2005-2006)
50 % admettent que la politique puisse être une activité « honorable » (58 % il y a 4 ans) 71 % n’ont pas une bonne opinion des « hommes politiques », classés loin derrière les infirmières, les enseignants, les policiers, les militaires, les chefs d’entreprise et les syndicalistes (les plus sévères = 18-24 ans et 40-49 ans avec 76 % et 78 % d’opinions négatives ; les plus indulgents : les plus de 65 ans)
85% pensent que les politiques s’intéressent d’abord à leur carrière 62 % qu’ils sont coupés de la vraie vie des Français 19 % seulement qu’ils « connaissent nos préoccupations » 32 % qu’ils ont une vision pour l’avenir 1 % leur fait tout à fait confiance (22 % plutôt confiance) 37 % ne leur font pas du tout confiance et 39 % plutôt pas confiance 61 % ne font pas confiance aux députés = ce sont les élus comptables de l’avenir qui sont les moins écoutés.
Le maire = figure politique préférée, familière depuis la Révolution, ancrée dans la mémoire affective des Français (célèbre les mariages, s’occupe des écoles et du social). Elu de proximité rassurant quand domine le sentiment d’abandon (mais parfois violemment agressé : Nanterre et autres violences). Elu du sol opposé à Etat lointain et non protecteur = un retournement par rapport à l’imaginaire jacobin qui faisait de la distance la condition de l’élaboration de l’intérêt général. Ambivalence de l’idéologie de la proximité car elle est aussi l’alibi traditionnel des notables (Raffarin).
Globalement, les Français ne se sentent pas reconnus (importance de la reconnaissance mutuelle) et sont de plus en plus nombreux à penser que les politiques sont déconnectés du terrain, impuissants face aux problèmes, incapables de décoder l’avenir.
Dialectique nécessaire de la bonne proximité et de la bonne distance.
Marcel Gauchet : « la reconnaissance, c’est très exactement le point d’équilibre entre connivence et distance ».
Paradoxe : on ne s’est jamais autant tracassé de l’opinion et les gens n’ont jamais eu autant le sentiment d’être si peu entendus/compris à connaître n’est pas reconnaître, rendre visible n’est pas rendre compréhensible, se savoir dans le détail n’est pas se comprendre dans son ensemble. | |
| | | stephane Calife
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| Sujet: Re: les idées de segolene royal Dim 9 Avr 2006 - 13:24 | |
| II.- Défections électorales
1°) Abstention
En 20 ans, l’abstention aux législatives est passée de 20 à 30 % avec des pics à 40 % dans certains quartiers populaires. Record toutes catégories : le referendum sur le quinquennat : 70 %.
Lors des élections municipales de 2001, dans 32 sites prioritaires de la politique de la ville, un électeur sur deux ne s’est pas déplacé. Dans certains quartiers, l’absence de candidat FN a fait monter l’abstention. Forte augmentation de cette « grève du vote » par rapport à 1995 (Meaux + 18,8 % ; Vaulx en Velin + 18,8 % ; Nanterre + 13, 13 %…).
Les habitants des Zones Urbaines Sensibles, contrairement à une idée répandue, ne font pas, entre les partis, de choix très différents de ceux des autres électeurs (avec toutefois une préférence pour la gauche et un vote d’extrême-droite un peu plus fort là où se concentrent les taux de chômage, de sans diplôme et d’ouvriers les plus élevés) mais ils votent moins.
Entre 1995 et 2002, la participation au vote des 18-24 ans a chuté de 10 points. Anne Muxel : une large moitié des jeunes s’est abstenue lors du référendum européen.
2°) Non inscrits
4 millions de non inscrits sur les listes. Loi du 10 novembre 1997 : inscription automatique des jeunes quand ils atteignent leur majorité, sur la base de l’adresse donnée aux Journées d’appel et de préparation à la défense (ceux qui avaient 18 ans avant 97 ou déménagent en cours d’année doivent effectuer une démarche volontaire). Efficacité partielle : 26 % des 18-19 ans non inscrits en 1995, ramenés à 14,4 % en 2005.
L’appel lancé par les associations Devoir de Mémoire et ACleFeu (Clichy), avec Jamel, Bacri, Joey Starr, etc. à la suite de l’embrasement des quartiers a eu des résultats inégaux mais quand même significatifs. D’après une étude de Banlieues Respect (collectif de 165 associations) sur 108 communes des 22 Régions hexagonales : 7 % à 32 % d’inscriptions supplémentaires, dont les 2/3 de 18-35 ans. Ces résultats doivent plus aux initiatives locales de mobilisation qu’à la géographie des émeutes (Melun a vu les inscriptions augmenter mais pas Meaux ; Aulnay et Clichy aussi mais pas La Courneuve ou Bobigny). Sincères ou provocateurs, certains jeunes ont dit ne prendre leur carte d’électeur que pour pouvoir la brandir sous le nez des policiers qui les contrôlent sans cesse, espérant qu’elle les protègerait mieux que leur carte d’identité.
Vote obligatoire : il a fait, depuis l’instauration du suffrage universel en 1848, l’objet de 55 propositions de loi sans suites dont 3 sous l’actuelle législature (2 UMP et 1 PS). En Belgique, le vote est obligatoire depuis 1893, des amendes sanctionnent l’abstention, alourdies en cas de récidive mais peu appliquées. Résultat : 10 % d’abstention. Ceux qui défendent le droit à l’abstention le font au nom du droit pour les électeurs d’exprimer de cette manière aussi leur mécontentement. Une récente étude menée dans 16 pays européens + Australie + Nouvelle Zélande a mis en évidence que le surcroît de civisme attendu de cette obligation était illusoire : là où le vote est lié à une menace de sanction, ses effets sont contre-productifs sur l’attitude politique et l’engagement citoyen car les gens discutent moins de politique, s’y intéressent et la connaissent moins que là où le vote est facultatif. Une pratique routinière ou contrainte n’est pas un comportement civique. | |
| | | stephane Calife
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| Sujet: Re: les idées de segolene royal Dim 9 Avr 2006 - 13:26 | |
| III.- Dissidences électorales
Le tournant = 1986, quand le taux de chômage se stabilise autour de 10 %. Corrélation mais pas causalité entre le déclin du PC et l’essor du FN (qui capte des voix ouvrières et de gauche mais dont l’électorat reste majoritairement issu de la droite). Depuis 10 ans monte une véritable révolte (jacquerie, insurrection…) électorale qui cristallise de diverses manières des votes anti-système.
1°) Le Front National
Présidentielles 1995 = 18 % des 18-24 ans et des 25-34 ans (10 % en 1984), principalement masculins (il y aurait beaucoup à dire sur la crise de la masculinité populaire mais pas à la manière d’Eric Zémour. Combinaison de souffrance sociale et d’incertitude identitaire suscitant nostalgie pour l’ordre ancien, violences réactives – sexistes, racistes, homophobes – et réceptivité aux thématiques autoritaires-virilistes) 30 % des ouvriers et 25 % des chômeurs les moins enclins = femmes et plus de 65 ans
Présidentielles 2002 = près de 5 millions d’électeurs 16,9 % au 1er tour ; 17,79 % au 2ème tour Législatives 2002 = 11,1 % Européennes 2004 = 9,81 % (7 députés) Régionales 2004 = 14,9 % (157 élus)
Des scores durables.
Une bataille initiale mal menée dans les années 80 car privilégiant l’antiracisme moralisateur et sous-estimant la question sociale, assimilant tous les électeurs FN à l’extrême-droite traditionnelle sans s’attaquer aux racines du populisme moderne d’où inefficacité assurée voire encouragement à de nouveaux bras d’honneur. La caractérisation comme vote « protestataire » est un peu courte car elle n’incite pas à comprendre sur la base de quels désarrois s’opère pour beaucoup l’adhésion aux « valeurs » du FN et comment une partie de cet électorat, quoiqu’apparemment fidélisé, peut rebasculer à gauche s’il a enfin le sentiment qu’on perçoit ses problèmes et qu’on s’y attaque vraiment. Certains électeurs FN continuent d’ailleurs à se dire de gauche…
« Lepénisation des esprits » = attention à cette vision catastrophiste qui accrédite à l’excès l’idée d’une banalisation des thèses du FN sur la base d’une lecture contestable (et contestée notamment par le CEVIPOF) de certains sondages. Avoir la nostalgie des « valeurs traditionnelles » (= les repères qui permettaient d’y voir clair) ne vaut pas fascisation des cervelles et même trouver qu’il y a « trop d’immigrés » ne signifie pas consentir à leur discrimination. Le FN fait, hélas, partie du paysage et joue avec talent le jeu de la démocratie : que 66 % des Français ne voient pas en lui un danger pour la démocratie n’est pas forcément le signe d’un abaissement de leurs barrières immunitaires.
Sous la radicalité apparemment intraitable, le mépris de classe pointe le nez…
Il reste que 24 % des sondés se disent tout à fait ou assez d’accord avec les idées frontistes, 43 % les trouvent « excessives » et seulement 39 % « inacceptables » : c’est inquiétant mais la pose morale n’est pas la bonne attitude car elle renforce ceux qui, dans leur colère ou leur désespoir social et politique votent FN avec la conviction qu’il est le seul parti anti-establishment et proche du peuple. A traiter d’urgence : le sentiment d’abandon et de lâchage de plus en plus général.
Décembre 2005 : 33 % pensent que le FN peut être présent au 2ème tour en 2007, 29 % le souhaitent… Plus l’insécurité, la précarité et l’incapacité à faire France se répandent, plus le FN capitalise.
2°) 21 avril 2002
Pas un coup de tonnerre dans un ciel serein = une étape de plus dans un processus ressentimental au long cours. Pas un « séisme » car ce vocabulaire qui naturalise le politique (de plus en plus fréquent cf. l’abus du terme « catastrophe » là où, de Katrina à Outreau, des chaînes de décision ou de non décision sont directement en cause) impute à la fatalité ce qui est de l’ordre de la responsabilité. Pas non plus la faute exclusive des petits candidats issus de la gauche plurielle (Taubira…) car ils furent aussi le symptôme de notre incapacité à fédérer = responsabilité partagée. A la différence de ce qui s’est passé en mai 2005, le résultat n’était pas voulu quoique la semonce fût volontaire.
Au 1er tour, sur 35 % d’électeurs s’estimant en situation de déclin ou de régression sociale, le FN en a capté 25 % et Jospin 10 %. A l’époque, il s’agissait principalement d’électeurs de catégories modestes. En mai 2005, 56 % exprimeront ce même sentiment de hantise de la chute, dont nombre d’électeurs des couches moyennes, cadres en tête. La dissidence électorale s’élargit au rythme de l’insécurité sociale et nationale.
Les partis de gouvernement apparaissent clairement comme très minoritaires dans le pays. On prend sur le coup la mesure du divorce mais on n’en tire pas (ou alors de la pire manière) les conclusions opérationnelles. La politique conduite depuis 2002 par la droite fait le lit de la répétition du même, en pire.
Vote des Z.U.S. : 12,14 % pour l’extrême-gauche (France entière : 10,44 %) 43,64 pour la gauche (France entière : 33,45 %) 24,66 % pour la droite (France entière : 37,90 %) 20,54 % pour l’extrême-droite (France entière : 19,20%)
Pour Olivier Duhamel, tout s’est déréglé en 2002 :
1. le 1er tour a été de fait une élection ultra-proportionnelle d’un type nouveau, avec les caractéristiques du genre : prolifération de candidats, attaques privilégiant le plus proche, fin des allégeances partisanes, dispersion des suffrages, multiplication des votes d’expression identitaire ; il cite le cas d’un jeune collant gentiment des enveloppes pour Jospin mais confessant qu’il allait voter Besancenot. Un vote, en somme, « juste pour dire » ; 2. le 2ème tour fut conforme à la logique ultra-majoritaire de notre Constitution mais les deux finalistes étaient minoritaires dans le pays (déjà le cas en 1995).
Ses propositions = un temps d’antenne proportionnel à la représentativité de chacun ? Une sélection plus stricte des candidats : représenter 3% minimum des électeurs ou réunir 200.000 signatures ? Autres préconisations çà et là = l’apparentement au 1er tour (tout le monde y va mais alliance explicite pour totalisation, en vue de l’accès au 2è tour, de toutes les voix qui se sont portées sur les candidats alliés). Durcissement des conditions de remboursement.
Pas forcément inintéressant mais on ne règle pas un problème politique de fond par des recettes technico-techniques. C’est à la racine qu’il faut attaquer les causes du mal démocratique et de l’exaspération non seulement populaire mais plus généralement française.
3°) Mai 2005
92 % de la représentation nationale a voté dans un sens et 56 % des Français dans l’autre.
Ne pas sous-estimer ce décalage mais d’abord, avant d’en venir aux raisons du non, ne pas mésestimer le oui et les millions de Français qui ont fait ce choix malgré tout : malgré un texte indigeste, malgré une réalité européenne bien éloignée de nos rêves, malgré le discrédit du gouvernement Raffarin et la tentation d’un vote-sanction, malgré leurs inquiétudes et leurs incertitudes, malgré les rumeurs les plus folles (remise en cause de l’IVG, de la laïcité, des droits sociaux…). Ils ont voté oui avec la conviction, au bout du compte, que là était l’intérêt de la France et que le traité donnerait plus de chances à l’Europe de jouer son rôle politique et de fonctionner efficacement. Eux aussi ont ardemment débattu. Tous n’étaient pas des nantis. On a beaucoup souligné le caractère interclassiste du vote non. Le vote oui le fut aussi et pas exclusivement monopolisé par les catégories les plus aisées, les plus sûres d’elles, les plus éprises de mondialisation heureuse : 35 % de oui chez les salariés qui gagnent entre 1000 et 2000 € par mois, 42 % chez ceux qui gagnent entre 2000 € et 3000 € par mois. Le revenu et le bagage universitaire n’expliquent pas tout.
Il reste que 69 % de ceux qui s’estimaient en situation de régression sociale ont voté non et que 65 % de ceux qui s’estimaient en situation de progression sociale ont voté oui.
La révolte croît contre le consensus des élites politiques, économiques et médiatiques = crise de leadership manifeste.
De plus en plus, les gens ont le sentiment d’être pris dans un mouvement qui leur est hostile, auquel ils ne peuvent rien, qui les broye et d’une certaine façon signifie leur mort ou la mort de ce à quoi ils tiennent. Non seulement l’Europe ne sera pas française mais elle est vécue comme portant atteinte à ce qui fait la France (modèle social, rôle protecteur de l’Etat : cf. sondage pour l’Assemblée montrant que la protection sociale incarne, juste après la Marseillaise, la nation française) donc contribuant à la défaire, cheval de Troie d’une mondialisation menaçante (Marcel Gauchet).
Les partisans du oui ne sont pas crus et sont taxés d’arrogance. La campagne du non est tonique car elle donne le sentiment de récupérer un peu de maîtrise sur le cours des choses, de déjouer les pronostics : jubilation du pouvoir d’empêchement et de sanction. Cette fois-ci, le résultat est pleinement voulu. L’addition des ras le bol nourrit la vague.
En 1992, seul un fort soutien des diplômés et cols blancs avait, de justesse, sauvé le oui ; ces catégories ont, depuis, quantitativement progressé : la moitié de la population adulte était alors sans diplôme, la proportion actuelle n’est plus que d’un tiers ; les cadres et professions intermédiaires ont augmenté de 20 % ; les grandes catégories du non à Maastricht (ouvriers, artisans, commerçants) ont continué de s’effriter (-10 %) même si elles représentent encore 31 % des actifs.
Paradoxe (Eric Maurin et Dominique Goux) : cette transformation sociologique aurait dû mécaniquement profiter au oui en 2005. Tel n’a pas été le cas. En 2005 comme en 1992, le niveau d’instruction est déterminant mais le clivage se déplace et passe désormais entre les très diplômés et tous les autres. Une partie des diplômés intermédiaires, jadis soutien du oui, bascule vers le non (efforts méritocratiques déçus sur fond d’inflation-démonétisation des diplômes moyens), les classes moyennes du public (pro-oui en 1992) rejoignent celles du privé, pro-non aujourd’hui comme hier. Anxiété désormais partagée, pour soi ou plus encore ses enfants, hantise du déclassement qui fait qu’on ne regarde plus ceux du dessus avec envie mais ceux juste en dessous avec effroi car on n’a ni espoir de mobilité ascendante ni accès aux aides sociales des plus démunis (problème de l’assignation résidentielle et plus encore scolaire).
60 % des électeurs de gauche votent non, pas par rejet de l’idée européenne mais par refus de voir, pensent-ils, davantage ébranlés l’emploi, l’Etat et les services publics. L’Europe-Providence, sinon rien !
Percée du vote non chez les jeunes (près de 60 % des 18-34 ans), les ouvriers (80 %), les employés (67 %), les intérimaires (71 %), les CDD (69 %).
Les Français, qui « ont fait de la politique européenne un sport populaire » (Rifkin), ne sont pas apathiques mais en attente. On débat partout, même avec des inconnus, les livres sur l’Europe, même austères, sont des succès d’édition. On fait payer aux gouvernants, qu’on n’estime ni fiables ni efficaces, le fait que « le désir de maîtrise personnelle des choses ne rencontre aucune offre politique » (Mariette Darrigrand). Dans leurs motivations, question sociale et question nationale sont liées : parce qu’en France, plus qu’ailleurs, l’Etat est le garant du pacte social et parce que le chômage est aussi destructeur d’identité nationale (élargissement, Bolkenstein, plombier polonais, Turquie). | |
| | | stephane Calife
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| Sujet: Re: les idées de segolene royal Dim 9 Avr 2006 - 13:27 | |
| 4°) Comprendre
Plutôt qu’une nostalgie passéiste, l’attente impatiente et exaspérée de ce qui ne vient pas = des protections adaptées aux risques d’aujourd’hui. Ne pas en faire une lecture aristocratique et réductrice qui ne verrait que néo-nationalisme ou xénophobie matinée de fausse radicalité sociale (Savater : « des réflexes finalement petits-bourgeois drapés d’un apparat de radicalité trompeuse »), que populisme tournant le dos à l’époque. Ces dimensions sont présentes, elles n’épuisent pas la signification du vote.
Sanction d’une Europe vécue comme technocratique et bureaucratique sans autre perspective politique que l’élargissement. La bonne nouvelle du référendum, en dépit de son résultat : la politique, chassée par la porte, revient par la fenêtre, par effraction. Le non ne signifie ni dépolitisation ni repli sur un nationalisme étroit mais espoir d’une construction (nationale et européenne) plus généreuse, plus sociale, plus politique.
Entendre l’appel et la demande de politique/aux politiques. Le moral français est certes le plus en berne de toute l’Europe (les plus optimistes sont les Scandinaves qui combinent haut degré de modernité, haut niveau de protection sociale et inégalités plus réduites) mais la créativité et l’inventivité des Français sont toujours vivaces : optimisme personnel (cf. mutations des mœurs et de la famille), pessimisme collectif.
En France plus qu’ailleurs, c’est la vision que les citoyens ont du politique qui colore leur rapport à la société (Rozès). Les Français ont le sentiment exaspéré que leurs potentialités ne sont pas valorisées par des gouvernants qui les empêchent de se projeter. Les dirigeants, de leur côté, s’exonèrent est estimant que les Français, décidément, ne sont pas à la hauteur des enjeux. D’où divorce, déclinisme, déprime et autres « dé ». C’est parce que la politique est en crise que l’humeur des Français est la plus noire d’Europe.
L’impuissance invoquée par le politique (au nom, pêle-mêle, de « l’économie », de l’Europe, de la mondialisation…) est un discours anxiogène qui délégitime la parole politique et dispense de chercher comment peser. Les gens pensent de moins en moins que la politique va les protéger mais le corps social n’est pas exsangue et l’envie de participer l’emporte sur le repli sur soi mais pas à n’importe quelles conditions. Cf. dons pour le tsunami : leur ampleur a surpris, les gens ont donné parce que « là, au moins, c’est utile ». Dans leurs vies, ils explorent de nouvelles pistes ce qui n’est pas un signe de déprime mais de vitalité sociale. La société hyper-individualisée n’est pas l’ennemie des causes collectives, à condition que la cause soit crédible et que l’articulation – du particulier au général, du singulier au commun – soit repensée et le lien renoué. Sinon, ils ont bien d’autres choses à faire.
La France ne s’ennuie pas : elle s’inquiète, doute, s’interroge, s’impatiente, s’exaspère et parfois ne se reconnaît plus, ne sachant plus ni d’où elle vient (cf. confusion histoire partagée/devoir de mémoire, esclavage, colonialisme) ni où elle va et surtout n’y apercevant plus ni la grandeur (de Gaulle : « la France ne peut être la France sans la grandeur ») ni le destin (St Just : « la France vote la liberté du monde ») qu’elle pensait incarner. « Imaginer la France ne va plus de soi » (Pierre Birnbaum)
On peut dire que l’idée que nous nous faisons de nous-mêmes ressemble de moins en moins à ce que nous sommes devenus. Mais ne pas oublier que l’identité n’est jamais qu’une « espérance inscrite dans une époque ». Ces Français au moral réputé en charpie répondent à un sondage du Parisien (1er février 2006) que « la diversité actuelle de la population française est une richesse » (72 % ) et que c’est « une caractéristique de la France » (73 % ), même s’ils trouvent insuffisante « l’intégration » (mot à bannir car il suggère que les Français en cause ne le seraient pas tout à fait…). Des sujets d’inquiétude aux motifs de fierté, la différence est parfois ténue et tient, encore une fois, à la capacité des politiques à poser des mots justes et des actes clairs qui rassemblent.
Entendre la légitimité d’un désir de repères, d’ordre juste, de protections équilibrées et le refus d’une adaptation à sens unique qui condamne à tout subir sans piper mot.
L’urgence : montrer que l’impuissance n’est pas une fatalité. Ce qu’il nous faut : ce que François Mitterrand appelait « la force d’être soi-même et celle de changer ».
5°) Les jeunes et la démocratie représentative
Pas vraiment la lune de miel… Là aussi, importance des diplômes mais large défiance, décalage culturel, générationnel, civilisationnel… La conscientisation emprunte d’autres voies, mêlant radicalité et pragmatisme.
Textes de rap : chronique sociale et, parfois, contestation politique, trop peu entendue du monde adulte.
Expression réactive : altermondialisme pendant un temps, manifestations anti-Le Pen en 2002, révolte des banlieues (cf. Todd sur la demande d’égalité et non lectures culturalistes), mobilisation anti-CPE. IV.- De quelques dysfonctionnements démocratiques
1. Un Parlement et des instances élues qui ne représentent pas la diversité de la France (femmes, ouvriers et employés majoritaires dans la population active, Français de toutes origines). Les Français y sont pourtant favorables à 57 % (dont 65 % d’électeurs du FN !) et à 89 % pour ce qui concerne les femmes (93 % chez les 18-29 ans). 2. Des lois votées en nombre excessif mais souvent pas appliquées : ¼ des lois adoptées ces 20 dernières années et nécessitant des mesures réglementaires sont restées en rade ; un an après leur vote, seulement 10 % des lois votées sont mises en application, les lois d’origine gouvernementale avant les lois d’origine parlementaire. 3. Cumul des mandats faisant obstacle au renouvellement et à l’élargissement de la représentation. 4. Faiblesse des contre-pouvoirs. 5. Décentralisation réduite à un gigantesque désengagement de l’Etat, collectivités empêchées d’exercer leurs nouvelles responsabilités. 6. Spectacle des corruptions d’élus, pas forcément sanctionnées par les électeurs mais accréditant l’idée que la fraude, le privilège et le passe-droit sont la règle. 7. Irresponsabilité du Chef de l’Etat (cf. pendant les émeutes des quartiers, le nombre de jeunes brocardant les avantages de la « planque » présidentielle = ne pas sous-estimer le rôle des Guignols dans la diffusion d’une culture politique de masse…) 8. Débats publics truqués = EPR (la Commission nationale du débat public privée d’informations importantes sur sa vulnérabilité aux avions de ligne, les contre-expertises empêchées, les appels d’offres passés par EDF avant même que s’ouvre la session du débat public…). Le Parlement vote sur l’EPR alors que le gouvernement cache des données et ne se soucie guère des lois (1995, 2002) qu’il a lui-même adoptées sur la démocratisation dudit débat ainsi que sur le renforcement des pouvoirs de la Commission nationale. 9. Le referendum local créé par les lois de décentralisation (2003, 2004) mais auquel les élus résistent car, pour beaucoup, il empiète sur les prérogatives de la représentation et que les préfets refusent, comme celui demandé dans un département par 46.000 pétitionnaires sur les déchets radio-actifs. 10. Les mêmes manœuvres et dissimulations à propos des OGM : demande du Préfet au TA du Gers de refuser au conseil général un référendum sur les OGM. Arrêtés des maires systématiquement recalés avant revirement récent de jurisprudence. Des cultures transgéniques dissimulées par le gouvernement alors qu’une directive européenne impose d’en tenir le registre public. 11. Le projet de loi sur la transparence nucléaire enterré depuis… 1998. 12. Les promesses vite oubliées par les plus hautes autorités de l’Etat : fracture sociale en 1995, engagement pris en 2002 – « ça m’oblige » - de gouverner en tenant compte de tous ceux qui avaient voté Chirac contre Le Pen. L’indifférence au message des Français : régionales de 2004. Les décisions imposées à la hussarde, par ordonnances ou 49-3 : retraites, CPE.
Des rebuffades à répétition. Un fonctionnement de caste suffisante. Caricature : le CPE.
Irrespects en tous genres (canicule, Outreau, Chik parce qu’en outre-mer…) qui, c’est logique, n’induisent pas en retour le respect. Dérapages verbaux insultants et dégradants pour la fonction politique, qu’ils soient calculés (Sarkozy) ou tristement spontanés (Frèche).
La maltraitance du consommateur fait écho à la maltraitance du citoyen : importance du sentiment d’impuissance de l’usager face à des monopoles publics ou privés autarciques, indolents, du client confronté à des pratiques commerciales face auxquelles il se sent désarmé voire carrément abandonné. Impression d’être pris pour un moins que rien dont le temps ne vaut rien (cf. l’irritation suscitée par les disques téléphoniques sans possibilité d’obtenir un opérateur humain).
Conséquence : « personne ne veut changer de régime mais la foi dans le régime s’est perdue » (Gauchet). V.- Autres raisons culturelles et politiques d’une transformation durable des comportements électoraux
Affaiblissement de la perception du clivage Droite-Gauche. On a, dans notre histoire, périodiquement prédit son obsolescence : en vain car il s’est à chaque fois imposé à nouveau comme grille de lecture et d’action pertinente. Problème de nos jours : le refonder sur des critères faisant sens. Répondre aux questions d’aujourd’hui dans la fidélité à nos valeurs mais en actualisant nos objectifs et nos manières de faire (exemples : travail, assouplir et sécuriser ; familles, liberté entre adultes et autorité parentale assumée). Ceci dans un contexte où les positions sociales n’induisent pas mécaniquement des comportements homogènes et des adhésions uniformes (en réalité, ce ne fut jamais totalement le cas mais il y avait quand même des correspondances plus stables).
A propos du désarroi des classes moyennes : ne pas oublier la sympathie des Français pour le mouvement de 1995 (grève par procuration) et même celui de janvier 2005. Fonctionnaires accusés d’être privilégiés : nos concitoyens n’embrayent pas tant que ça sur la diatribe anti-fonctionnaires, perçus comme rendant quand même un service fût-il d’inégale qualité ; ils rêvent que leurs enfants trouvent un abri dans la fonction publique, refusent le démantèlement et la paupérisation des services publics. Ce d’autant plus qu’après la « réconciliation » de la gauche avec l’entreprise (années 80), on assiste à une dégradation frappante de l’image des entreprises (patrons voyous, rétributions scandaleuses, blues des cadres, stress généralisé).
La droite instrumente les peurs (cf. « société de la peur », déclinistes, discours-catastrophe préparant au remède de cheval ultra-libéral) et joue la carte de la fragmentation clientéliste voire communautariste. La gauche doit porter une vision de la société comme totalité solidaire, garante des choix individuels et de l’effectivité de droits égaux, en proposant un avenir qui soit autre chose qu’un futur de survie (Marc Guillaume) ; à elle de reprendre l’initiative de la définition de nouvelles lignes de partage, à elle de rassurer et de réconcilier pour tirer le pays vers le haut.
Individualisation des comportements. Déprise des grands récits. Fin des clientèles captives et des allégeances inconditionnelles.
Emergence de réseaux à géométrie variable et durée de vie limitée : importance d’Internet dans le processus de désintermédiation politique.
Pluralité des appartenances simultanées et des facettes identitaires (« Chacun de nous est une foule », Erri de Luca). Nombreux débats où les positionnements n’épousent pas spontanément les frontières traditionnelles de la droite et de la gauche.
La confiance se mérite davantage pas à pas, car par cas, un sujet après l’autre. Le zapping électoral ne traduit pas une versatilité incompréhensible ou un consumérisme répréhensible mais témoigne de cette plus grande fluidité des relations et engagements qui se diffuse dans toute la société.
Plus informés, moins enclins à déléguer, les citoyens ne donnent plus de chèques en blanc, veulent se forger leur propre opinion même s’ils demandent à être éclairés (et reprochent aux politiques de trop peu le faire). Ils veulent être davantage acteurs des choix qui les concernent à condition d’avoir l’assurance que ce ne sera pas temps perdu.
Signes de leur indiscipline : ils plébiscitent Amélie Poulain au nez et à la barbe de la critique, sauvent par leurs votes réitérés Magali de la Star Ac en s’identifiant à ses faiblesses et en déjouant le scénario pré-établi par les organisateurs, se pressent pour voir l’exposition « Mélancolie » (300.000 visiteurs) sur la seule foi du bouche à oreille, se jouent des injonctions et des prescriptions.
Ils font pareil en politique quoique sur un registre plus grave parce que plus anxieux. Ils tiennent pour légitime ce à quoi ils ont pu donner leur assentiment en s’impliquant. Ils respectent les convictions mais pas les certitudes arrogantes. Ils veulent l’autorité mais pas l’autoritarisme. Ils ont soif de débats sur l’avenir de la France, sa place dans le monde, les grands sujets économiques et sociaux qui influent sur leur vie (76 % des Français le souhaitent dont 93 % des 25-29 ans et 86 % des 18-24 ans – CSA 10 octobre 2005) mais se désintéressent des querelles politiciennes. Ils ne se passionnent guère pour les questions institutionnelles mais font montre d’appétit politique (des valeurs qui doivent guider l’action aux résultats qu’ils sont en droit d’en attendre). Ils pétitionnent de plus en plus, Internet aidant, parfois pour des motifs égoïstes (NIMBY), parfois pour de nobles raisons (inventeur de la pétition : le docteur Guillotin…).
Des citoyens paradoxaux dans une France qui se cherche : mutants et pas moutons, exigeants donc stimulants pour les responsables politiques. | |
| | | stephane Calife
Nombre de messages : 963 Localisation : paris Date d'inscription : 20/12/2005
| Sujet: Re: les idées de segolene royal Dim 9 Avr 2006 - 13:27 | |
| VI.- S’appuyer sur l’expertise citoyenne pour décider et agir juste
A leur manière, les électeur affirment l’égale compétence politique de tous, qui est au principe de la souveraineté du peuple et de l’égalité des citoyens. La représentation n’est pas le tout de la démocratie mais l’une des formes qu’elle emprunte ; sa périodicité est mise à rude épreuve par l’accélération du tempo de la modernité (cf. tirage au sort : plus démocratique que l’élection pour les Grecs anciens ; cf. actuels jurys de citoyens européens et notamment ceux de Berlin où les habitants répartissent eux-mêmes dans les quartiers des crédits type politique de la ville ; cf. budgets participatifs latino-américains – 300 villes – et, dans une moindre mesure, européens).
Mon choix = transparence, efficacité et démocratie participative car, comme le disait Marc Bloch, « notre peuple mérite d’être mis dans la confidence ».
1. Régionales 2004 : une campagne participative et un projet élaboré-enrichi au fil de 400 forums locaux et thématiques (silence des notables, parole des citoyens, première phase d’écoute puis retour sur le terrain).
1. Politique de l’eau : des intérêts a priori très divergents (irrigants, environnementalistes, pêcheurs…), des règles du jeu garantissant la qualité des échanges et la recherche commune d’un intérêt général régional.
1. Budget Participatif des Lycées : une vraie capacité d’orientation de la dépense publique (10 millions d’€ en 2006 dans la centaine de lycées publics de la Région) et une petite révolution culturelle.
Créditer chacun d’une capacité d’expertise partie prenante de l’expertise collective construite ensemble. Démocratie participative = respect, reconnaissance, pouvoir partagé et mandat mieux exercé. Importance de règles claires pour une délibération informée. Tenir parole. Rendre compte. Nécessité de vrais enjeux car les gens n’ont pas de temps à perdre.
Dynamique : non seulement partager les décisions pour prendre les bonnes, non seulement mieux ajuster la dépense utile mais aussi, en retour, un levier de réforme du service public (cf. impact du BPL sur nos façons de faire : plus de diplomatie secrète à l’abri des bureaux, prise en compte des attentes sur le terrain, réactivité et transversalité obligées).
Au bout du compte : une autre façon de faire de la politique, d’exercer le pouvoir et d’en restituer une part aux citoyens, sans démagogie, en assumant ses responsabilités, mais en leur redonnant – essentiel dans la période – le goût et la possibilité d’influer effectivement sur le cours des choses et les affaires communes car, pour la démocratie, le sentiment d’impuissance est le poison mortel (importance de l’empowerment = « enpouvoirisation » des citoyens).
Deux conceptions s’opposent :
1. la volonté de puissance, surjouée pour séduire et rassurer après avoir attisé les peurs ; ses résultats sont condamnés à être faibles car ce n’est plus ainsi qu’on pilote et qu’on motive. Autorité abusive.
1. Le pouvoir assumé dans la sérénité, la responsabilité, la fermeté quand il le faut, et le partage car les citoyens ne supportent plus d’être le tiers exclu d’une histoire qui est la leur et apportent beaucoup à l’efficacité de l’action publique. Importance des repères et de la politique par la preuve. Juste autorité.
Plus fondamental, à mon sens, que la querelle régime présidentiel ou primo-ministériel qui a, certes, son importance ainsi que le rééquilibrage des pouvoirs du Parlement et, plus largement, de nos institutions mais, quelle que soit la formule que nous retiendrons au final, la priorité est aujourd’hui à une transformation très profonde de nos représentations, de notre état d’esprit, de nos manières d’être et de nos façons de faire pour reconstruire avec les citoyens une relation en phase avec leurs inquiétudes et leurs attentes.
Pas une politique modeste, sorte de gouvernance aseptisée réduite à la simple gestion : une ambition exigeante. Devoir de clarté, de simplicité, de volonté. Une nouvelle culture politique en gestation, du Chili à la France…
Jacques Rancière à propos de la démocratie : « il faut redonner à ce mot sa puissance de scandale. Il a d’abord été une insulte : le gouvernement de la canaille, de la multitude, de ceux qui n’ont pas de titre à gouverner ». L’égalité n’est pas le but mais le présupposé de la démocratie comme « pouvoir de n’importe qui » etaffirmation que « le plus grand nombre a vocation à s’occuper des affaires communes ». La démocratie n’est « ni cette forme de gouvernement qui permet à l’oligarchie de régner au nom du peuple ni cette forme de société que règle le pouvoir de la marchandise. Elle est l’action qui sans cesse arrache aux gouvernements oligarchiques le monopole de la vie publique et à la richesse la toute-puissance sur les vies » | |
| | | le libér Invité
| Sujet: Re: les idées de segolene royal Lun 28 Aoû 2006 - 16:59 | |
| Le tire du sujet est inapproprié: "Les idées de Ségolène Royal". Elle n'a pas d'idée, elle demande aux internautes de lui en trouver. C'est expréssement le but de son site. Au point de refuser le débat avec les autres socialistes (lien) et de dire en corse "ne comptez pas sur moi pour parler de ce qui ne va pas" |
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