Revaloriser le travail?

Je ne comprends pas le sens de l'expression "revaloriser le travail". Quelqu'un pourrait-il me l'expliquer?

Sans ironie aucune, je croyais que "revaloriser le travail", c'était offrir plus de "reconnaissance" aux travailleurs, par de la pub, par des avantages fiscaux ou autres, à vrai dire, j'aimerais qu'on me précise, et par une augmentation de salaire.

On m'a répondu: "Mais non Ducon, ça veut dire que les travailleurs seront fiers de travailler, et ne voueront plus un culte à la paresse".
De même, si quelqu'un pense que c'est le sens de l'expression utilisée, qu'il me précise ce que cela veut dire.

Enfin, le dernier sens auquel j'ai été exposé, c'était celui d'un mec disant: "revaloriser le travail, ça veut dire que tu travailleras plus, et comme tu travailleras plus, tu gagneras plus".
Mais là non plus, je vis pas en quoi le travail sera "revalorisé", puisqu'il me semble avoir compris, que le candidat défendant cette thèse paierait les heures sup' comme des heures normales... Et c'est le même qui refuse de changer la donne pour rétablir la primauté du revenu du travail sur celui du capital, voire valorise bien plus les non-travailleurs (au sens de la dichotomie travail/capital).

Bref, merci de m'apporter une explication

Votre trouble est très indicatif de la dégénérescence de la société française.

Travailler est une joie, un apport de richesse à toute la société à laquelle on appartient, une condition nécessaire d'indépendance ... et une excellente prévention contre la vieillesse précoce :-)

A force d'être catonné dans le rôle de bétail lige de l'assistanat, beaucoup ne peuvent même plus le concevoir ...

MP a écrit:

Travailler est une joie, un apport de richesse à toute la société à laquelle on appartient, une condition nécessaire d'indépendance ... et une excellente prévention contre la vieillesse précoce :-)

Allez dire ça aux 4,5 millions de chômeurs en France... à moins que vous n'imaginiez naïvement qu'ils ne soient des têtes de "bétail" (sic) gavés d'assistanat.


"Revaloriser" le travail à votre sauce sarkozienne, désolé mais je crois que c'est du foutage de gueule car rarement le fait d'avoir un job aura été aussi important au sein de notre société.
Il s'agit plutôt de revaloriser au sens propre, en ramenant la part du travail à ce qu'elle était face au capital dans le PIB (70/30 au début des années 90 au lieu de 60/40 actuellement): http://www.local.attac.org/03/article.php3?id_article=27

C'est évidemment là qu'est l'enjeu, pas dans les formules démagos d'un candidat qui insiste sur le "gagner +" en contournant au passage toutes les règles de la négo collective (comme si le salarié allait pouvoir lui-même fixer de manière individuelle son temps de présence dans l'entreprise !).

MP a écrit:

Votre trouble est très indicatif de la dégénérescence de la société française.

Travailler est une joie, un apport de richesse à toute la société à laquelle on appartient, une condition nécessaire d'indépendance ... et une excellente prévention contre la vieillesse précoce:-)

A force d'être catonné dans le rôle de bétail lige de l'assistanat, beaucoup ne peuvent même plus le concevoir ...

Travailler est une joie et une prévention contre la vieillesse précoce...
/me hallucine
puis...
/me éclate de rire devant le 2e degré.


T'as déjà travaillé à la chaine ? T'as déjà été caissier dans un supermarché ?

Citation :

Travailler est une joie, un apport de richesse à toute la société à laquelle on appartient, une condition nécessaire d'indépendance ... et une excellente prévention contre la vieillesse précoce :-)

L'inscription à l'entrée des camps de concentration nazis était précisément
"Arbeit macht frei" (=le travail rend libre)
Ca résume assez bien la pensée de MP... ça rapelle aussi le "travail, famille, patrie" de Pétain....

Lomig... il y a deux façons de "relaloriser" le travail... c'est à dire lui rendre son attractivité.

Pour la droite... mettre fin aux différents systemes de solidarités nationales (RMI, allocations chômage etc).
A noté que pour la droite ces bénéficiaires de minima sociaux sont des "assistés" (therme méprisant pour dire que ces personnes sont des "boulets" pour la société).
En mettant à mort l'Etat-providence la droite sait que pour manger, les citoyens feront tout pour travailler dur (dans n'importe quelle condition et à n'importe quelle prix).

Pour la gauche... c'est au sens premier qu'il faut le comprendre: valorisation des salaires. L'énergie et la force de travail sont récompensés.
Chaque travailleur doit au minimum vivre décemment de son travail.
s'il n'en n'a pas, l'Etat lui versera des minimas sociaux et/ou l'assurance chômage et un "traitement" pour limiter les dégats.

Ces deux positions sont "exessives" mais j'ai voulu expliquer clairement et donc j'ai un peu simplifié le truc.
Bien-sûr des nuances existent... à droite comme à gauche.

Se pose depuis quelques années le problème du fait que la différence revenu du travail/revenu de la solidarité n'est plus trés nette.
On accuse donc les chômeurs de profiter de la générosité du système.
C'est façile... et dans les période de doutes... il faut toujours désigner un coupable. C'est plus façile que de chercher des solutions.

Frédéric

merci de vos réponses respectives.

Maisqu'en est-il des différences énormes entre le revenu du travail et le revenu du capital?

Pensez-vous que dans ce cadre-là, l'essentiel du revenu du capital doive être réparti sur les salariés, si on est de gauche ou sarkozyste (puisque ça consistera à revaloriser le travail)? Ou je me plante?

"Revaloriser le travail"....

Dans "revaloriser", il y a "valeur"....

Je connais une "valeur"au travail :



Aujourd'hui, il fait froid.....

Pour lutter contre ce froid et VIVRE le bonheur, le confort, je dois me chauffer.

Alors, je suis allé chercher du bois dans la campagne, ce qui m'a déjà bien réchauffé, je l'ai ramené à la maison pour le couper, ce qui m'a valu quelques suées.... et je vous écris actuellement chauffé par ce bois que j'ai peiné à ramener et qui demain ne sera plus que cendres....


Mon travail a servi à cela..... quelle valeur !


Demain, s'il fait encore froid, je devrai recommencer.

Si le froid dure quelques jours, je m'organiserai de telle sorte que je n'aie pas à aller chercher du bois chaque jour....

Si je réussis à déterminer le cycle du froid et du chaud, je pourrai même anticiper...., ce qui veut dire que je saurai m'organiser pour me constituer des réserves et passer plus de temps à me chauffer qu'à pourvoir à mon chauffage....

Cordialement

fourmi

Frédéric a écrit:

L'inscription à l'entrée des camps de concentration nazis était précisément
"Arbeit macht frei" (=le travail rend libre)
Ca résume assez bien la pensée de MP... ça rapelle aussi le "travail, famille, patrie" de Pétain....

Hum... il ne faut pas non plus sombrer dans la caricature ni insulter ses contradicteurs en franchissant direct le point Godwin.

Le travail peut être un épanouissement et pas seulement une contrainte, heureusement !
Tout dépend bien sûr de l'emploi exercé et de la motivation profonde pour cet emploi qu'a celui ou celle qui l'exerce.

Pour le reste, on est d'accord sur le fond.
La droite en général et Sarko en particulier font preuve d'une effronterie assez incroyable en osant se poser comme défenseurs du travail.
Ils défendent surtout le capital et ses détenteurs, dont les intérêts ne sont évidemment pas ceux du travail et des travailleurs (même s'ils peuvent se recouper, à certains moments).

PS: et, quand même, ici Frédéric !

Citation :

Hum... il ne faut pas non plus sombrer dans la caricature ni insulter ses contradicteurs en franchissant direct le point Godwin.

Je ne porte pas de jugement de valeur... mais force est de constater que ceux qui tenaient le même discours que celui de Sarkozy aujourd'hui n'ont pas été les plus tendre avec les travailleurs.

Surtout l'UMP fait le stricte inverse de cette "revalorisation":

-Quand Sarkozy refuse l'augmentation du smic, il trouve donc normal qu'un travailleur ne puisse pas vivre dignement de son travail et que donc, le travail n'a aucune valeure...

-Quand Sazkozy défend la supression des droits de succession, il espère mettre à l'abri les "héritiers" bien-nés qui quelque soit leurs mérites (ou non) dans la vie pourront mener grand train de vie.
Cette décision s'inscrit dans une logique ultra-libérale classique, la droite refusant le principe de "redistribution".
Cela sera moins de moyens pour les enfants des "sans" (emploi, patrimoine, culture)... qui n'auront que pour seul avenir "la survie" au jour le jour. Cela va contre le principe d'égalité des chances.
Le seul mérite pour Sarkozy... être bien né. Au delà de ça...point de salut.

Alors qui dévalorise le travail (au bénéfice unique du capital)?

C'est ta signature (de Jaurès) que Sarkozy aurait du reprendre dans son discours Sympathik...

J'apprécie votre discussion, et je tiens juste à dire, sans vouloir être effronté, à MP, que putôt que de l'exemple de la "dégénérescence", il s'agit d'un dynamisme hors du commun qui se développe autour d'un concept si vieux et pourtant si jeune...

Je ne vois toujours pas bien ce que cela veut dire.

Comme l'ordre juste, ou bien désir d'avenir pour l'autre, ou rupture tranquille.

En tout cas ça n'et toujours pas le fond et on a rien à se mettre sous la dent pour réfléchir un peu.

le vomie des Bacchantes sans leurs inspiration, voilà bien la campagne 2007.